En 1906, un petit groupe de Genevois et de Vaudois, en séjour aux Ormonts, tombe amoureux de Pierredar, ce merveilleux plateau rocheux couvert d’une douce pelouse alpine. Bergers et chasseurs connaissaient bien ce replat calme et accueillant avant leurs expéditions au pied du Scex Rouge, au sommet des Diablerets, de Tête Ronde ou du Culan. Le 16 juillet 1907, une petite équipe, sous la direction du Dr Raoul Masson de Carouge, transforme un modeste abri de berger fait de pierres sèches pour y dormir plus confortablement. Un an plus tard on pose la première pierre du refuge, construit grâce à une souscription demandée aux personnes en séjour aux Ormonts.

C’est le 23 août 1908 qu’a lieu l’inauguration officielle. Le refuge, appuyé sur deux gros blocs calcaires, est couvert d’un toit de planches, rendu imperméable par du carton bitumé. Des pierres sèches bouchent les interstices entre les blocs de rochers et protègent le sol en terre battue. Une fenêtre, une porte, un fourneau pour la petite cuisine, il y a de la place pour 15 personnes.

Le petit refuge, quoique très rustique, accroît sa fréquentation dans les années 1920, comme en témoigne la chronique. Et progressivement le refuge est amélioré, en particulier par l’aménagement du dortoir en 1928-1929, grâce aux efforts des fondateurs et d’amis de plus en plus nombreux. Les travaux se poursuivent… même pendant la guerre de 1939-45, période pendant laquelle le refuge accueille touristes et soldats.

C’est en 1962, qu’est décidée l’installation de couchettes à deux étages, qui rendent nécessaire une surélévation du toit du dortoir. Des matelas remplacent définitivement la paille. Le refuge, tout en restant simple, peut accueillir 22 personnes.

Mais en 1986 le dortoir est décapité par l’avalanche et un nouveau toit sera amarré en 1987. L’avalanche se reproduit en 1990, tout est à refaire. Alors le Club de Pierredar décide de reconstruire le refuge sur une vire rocheuse à 100 m du site initial, à l’abri des avalanches. En 1991 une souscription publique est lancée, et les travaux se terminent juste avant l’hiver 1992-1993.

Le 9 juillet 1994, le nouveau refuge de Pierredar est officiellement inauguré. Le style du bâtiment se rapproche plus de celui des cabanes de montagne, avec un style de construction plus fonctionnel, tout en gardant un cachet rustique qui fait son charme. Dès 1994, des membres du Club de Pierredar assurent bénévolement le gardiennage du refuge pendant la saison d’été, de mi-juin à mi-septembre. Les gardiens se relayent chaque semaine, offrant non seulement le gite mais aussi la demi-pension et une petite restauration pour les nombreux randonneurs de passage.

En 2003-2004, pour remplacer le WC rustique situé à 150m du refuge, un local abritant bûcher et toilettes est construit proche du refuge. L’eau courante essentielle à l’exploitation du refuge et des sanitaires provient d’un captage situé sur une vire rocheuse à 200m du refuge.

En 2005, un orage exceptionnel (le village fut inondé) provoque une lave torrentielle qui détruit à plusieurs endroits le sentier, obligeant une remise en état par les membres du Club. Plusieurs phénomènes semblables se sont reproduits depuis, notamment en 2019.

En 2008 le Club de Pierredar fête ces 100 ans en 2 étapes : le 26 avril 2008 à la Maison des Congrès aux Diablerets et le 5 juillet au Refuge avec transport des visiteurs en hélicoptère.
Pour pallier les périodes de manque d’eau (gel), une réserve d’eau est installée en 2017 sur un replat à quelques mètres au-dessus du local sanitaire.

En 2018 le Club renforce l’installation solaire existante par la pose de nouveaux panneaux et d’un onduleur, ceci pour répondre à la demande toujours plus grande de courant électrique au Refuge.

En 2025, avec l’accélération de la fonte des glaciers et la diminution des chutes de neige hivernales, le Refuge de Pierredar se dote de toilettes sèches ainsi que d’une citerne de 10’000 litres pour assurer l’approvisionnement en eau du refuge pendant la saison.

En 2030 le sentier montant du Refuge directement au Dôme (sans traverser de glacier) est inauguré. Il permet de rejoindre le Sex Rouge et le Sanetsch sans équipement d’alpinisme. Le Club doit acheter une tondeuse à gazon pour entretenir la terrasse du Refuge.